Vous, c’est ce dont l’Esprit a besoin pour manifester un univers. Ken Wilber
Méditer davantage se trouve toujours dans mes listes de résolutions pour le Nouvel An. Mais comme les résolutions du Nouvel An ne marchent pas (ou alors exceptionnellement), une carte d’immunité est nécessaire pour dépasser cette résistance au changement. Kegan et Lahey, les auteurs de cette méthode, expliquent que certains changements sont techniques et d’autres adaptatifs.
Méditer a longtemps été pour moi un défi adaptatif : je n’arrivais pas à le faire régulièrement bien que je sois convaincue de ses bienfaits. Voici comment aborder ce problème sous l’angle de la carte d’immunité.
Tout d’abord choisir un but d’amélioration important, et qui dépend de vous. Dans l’exemple, je vous partage ma carte d’immunité sur : Je veux méditer quotidiennement. C’est ce but que j’inscris dans la première colonne.
Dans la seconde colonne, je fais la liste de tout ce que je fais, et de tout ce que je ne fais pas, qui vont à l’encontre de cet objectif.
- Je ne réserve pas de temps pour cela
- Je préfère faire d’autres choses
- Je fais tout avant de méditer puis je n’ai plus le temps (Vérifiez que ces actions s’opposent bien au fait de méditer)
- Dans la troisième colonne, je recherche tout d’abord les peurs qui surviennent à l’idée de faire le contraire de ce que je fais jusqu’ici (des actions de la colonne 2). Ce sont :
- Peur de devenir accro et d’y passer des heures
- Peur de m’ennuyer en méditant
Pour ne pas ressentir ces peurs, je suis obligée de me comporter d’une certaine façon. Je note ces obligations compétitives dans la quatrième colonne. - Je ne dois pas me laisser entraîner dans une activité addictive
- Je dois sans arrêt être en mouvement et dans l’action (méditation=non action)
NB : on voit bien ici comment ces obligations s’opposent au but de méditer
Dans la cinquième colonne, je recherche les croyances profondes que pourrait bien avoir quelqu’un qui a ce genre d’obligations. Je trouve : - Si je fais trop de spirituel, je risque de finir dans un couvent ou dans un ashram
- Si je n’agis pas, je ne suis rien
Ces croyances plus ou moins cachées me font agir de façon stéréotypée. Je suis sujet à elle. En prendre conscience permet de les faire passer de sujet « qui me tient » à objet « que je peux observer ».
Je vais devoir passer par une phase d’observation et de test pour connaître la portée de ces croyances. Au minimum, elles deviendront moins absolues. Par exemple, je peux tester si je peux rester 5 minutes sans rien faire, et vérifier que j’existe toujours. Par une série de tests sans danger, je vais assouplir ces croyances. C’est cette boucle adaptative qui permet de grandir (et non pas se dire qu’on a tout compris et se mettre désormais à méditer une heure par jour). Rappelez-vous : les tests doivent être modestes, c’est ainsi que l’on grandit.
Vous pouvez retrouver les étapes de la carte d’immunité dans les messages précédents de J47, J52, J61, J62, J63 et J74.